mardi 8 août 2017

Repos 4 : Morteau ; mardi 8 août 2017


Ville
Morteau
Département(s)
Doubs (25)
Région(s)
Bourgogne-Franche-Comté





La météo, dans sa sagesse, en a décidé ainsi. Aujourd’hui sera journée repos. Il pleut des cordes (à gros nœuds). Vers 5h du matin je me demande si je ne devrais pas me mettre en quête de l’ami Noé et lui demander une petite place dans sa barcasse ; au moins comme plan de secours. Car je ne suis pas sûr de la propriété d’insubmersibilité de ma tente. Elle assure le minimum pour lutter contre le
Morteau
froid, le chaud, le vent, la pluie. Mais contre le déluge, je ne suis pas sûr. Je sens l’air passer à travers la toile, et j’entends l’agitation extérieure, les arbres qui plient  sous les rafales de vent, les trombes d’eau qui tels des lames de fonds tentent d’écraser ma tente. Le ciel est en rogne, je l'entends. Ce matin, dès 5h, ma résolution était prise : je ne bougerais pas de Morteau. Cette météo diluvienne m’arrange en fait car je suis fatigué. Depuis 3-4 jours, j’ai très mal aux lombaires. Je ne peux plus me tenir droit. Docteur, quand je fais çà, aille, j’peux pas l’faire ! Par chance, sur le vélo, on est penché, donc tout va bien ; ou tout au moins pas trop mal. Mes jambes, elles, me torturent dès le réveil : elles me brûlent. M’extraire de la tente est douloureux. Sur le vélo, une fois chaud, tout devient possible, mais pas confortable. Le pire à vrai dire, ces sont mes fesses. Ou ce qu’il en reste. Car pour sûr, je maigris de la fesse ; par arrachement cutané. Il faut impérativement que je
pense à m’en faire greffer une autre paire lors de mon retour. On m’avait dit, Yop, tu verras, tu en trouveras de bien belles paires en Suisse. Ben non en fait, les modèles Suisses présentés étaient trop larges, trop encombrantes pour moi et ma petite selle. Alors j’attends, mais dans la souffrance. Au touché, je sens moult boutons et une peau qui pars en lambeau (la cure d’amaigrissement). Malgré l’utilisation de caisses de crèmes réparatrices, la situation empire tout doucement chaque jour. Le contact avec ma selle devient très difficile. Je place donc de grands espoirs dans cette journée de repos. Mais hier une autre contrariété s’est ajoutée à ma liste. J’ai le bide en vrac. Totalement. Sont-ce mes excès passés de gâteaux ? L’eau au que je bois de fontaine en fontaine ? Mon régime 100% fromage ? La fraîcheur d’hier ? Toujours est-il que la situation a encore empirée ce aujourd’hui. Bref le gars part en lambeau : une loque humaine…

A 7h je sors de ma tente et je déambule sous la pluie battante dans les rues de Morteau. Endroit un peu trop humides, mais charmant. Je dois être le premier client du marché. J'achète des abricots et des pêches, puis j’erre de rue en rue pour terminer dans un salon de thé bien douillet, bien chaud. Je regarde la pluie tenter de briser la fenêtre attenante à ma banquette tout en dégustant un bon chocolat chaud dans lequel je trempe de temps à autre, l’œil dans le vague, un pain au chocolat. Qu’il est bon d’être de ce coté là de la fenêtre à regarder la pluie rebondir sur le trottoir. Je traîne. Je rêvasse. J’attends l’accalmie qui tarde. Et puis, devant une telle obstination climatique, je me décide, et je sors affronter les éléments déchaînés. J’avais repéré de bon matin la « Fruitière », une enseigne qui distribue de bons produits locaux. J’entre et je hume toutes ces attirantes senteurs montagnardes. La bave dégoulinant de mes lèvres (surtout de ma lèvre
inférieure en fait, question de gravité), je provisionne mon repas de midi : Comté, tomme de chèvre et jambon fumé. Le tout s’avèrera réellement succulent. Dans ce merveilleux magasin je réalise mon fantasme jusqu’alors inassouvi : une tablette de chocolat Suisse  : noir aux noisettes avec une petite pointe de praliné. Divin. Le meilleur chocolat que j’ai goûté jusqu’à ce jour ce chocolat (« Ragusa »). Un avant goût somme toute classique, mais un arrière goût qui s’approche du sublime. Des saveurs chocolatées envahissent mon palais, et explosent unes à unes dans un feu d’artifice de délices.


Je finis ma visite sous la pluie en me réfugiant dans le Château de Morteau qui organise une petite exposition de Marcel Mille peintre en ruminants. L’idée me plait, moi qui hier encore bavardais avec des vaches Suisse sur les différences de Meuglement des 2 côtés de la frontière.

Puis je passe ma journée à l’abri dans ma tente à mettre à jour mon blog.


Il est 18H30 la pluie vient de cesser, je vais sortir mettre le nez dehors.



A demain.

Miammmmmmmm.......



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