Distance
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71km
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Dénivelé
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513m
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Durée de
pédalage
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3h38
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Moyenne
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19,4Km/h
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Col(s)
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De
l’Auriasque (248m), de Testanier (311m)
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Département(s)
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Var
(83), Alpes-Maritimes (06)
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Région(s)
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PACA
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La boucle est bouclée. Retour à Nice, place Garibaldi |
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La mer à Mandelieu, je jour baisse |
La boucle est bouclée.
C’était ma dernière étape.
Et me voilà de retour, à Nice, chez moi, après 43 jours à pédaler en France et en Suisse.
Maintenant, mon voyage est vraiment terminé.
Je suis enfermé entre 4 murs.
Avant de rentrer définitivement, je me dois de saluer mon illustre voisin,
Garibaldi, le héro des 2 mondes. Il est toujours là, lui, le magnifique. Impassible,
comme toujours, le regard dans le lointain, il trône sur son piédestal au
milieu de la place éponyme. Dis Giuseppe, t’as pas des fourmis dans les jambes
parfois ? Je reste quelques instants face à la statue à méditer sur le
prix de la liberté, puis je me remets en route pour clôturer définitivement mon
voyage. Il ne me reste que quelques tours de pédales pour atteindre ma
destination finale, sorte de Fort Knox où, barrières, serrures, portes, interphones,
et digicodes se multiplient à loisir… 1984 de George Orwell en pleine vieille
ville. Serais-je encore trouver mon C’était ma dernière étape.
Et me voilà de retour, à Nice, chez moi, après 43 jours à pédaler en France et en Suisse.
Maintenant, mon voyage est vraiment terminé.
Je suis enfermé entre 4 murs.
chemin dans ce sombre labyrinthe ? J’ouvre des grilles verrouillées à double tour, je saisis des codes et je pénètre dans les parkings souterrains. J’avance dans un univers d’obscurité qu’un bataillon de luminaires parfaitement ordonné s’évertue à combattre. J’ouvre de nouveau des portes, puis les referme. Et puis enfin le voilà cet ascenseur. Je l’appelle. Il arrive. Ses portes s’ouvrent. D’un mouvement appuyé et sec, je fais reculer mon vélo levier de frein arrière bien serré : le vélo se cabre levant sa roue avant pour s’appuyer sur sa seule roue arrière. J’avance prudemment dans cette position et je m’engouffre avec tout mon matériel dans l’ascenseur. L’opération frise l’acte chirurgical avec cette bicyclette si large et si lourde très à l’étroit dans cet ascenseur pourtant très confortable. Je dois rentrer ma machine à réaliser mes rêves bien dans la diagonale et quasi verticalement. Ça y est mon vélo est bien au fond, calé, sa roue avant touchant presque le plafond. La porte de l’ascenseur peut désormais se refermer. Je saisie un code, puis j’appuie sur le 6. Je décolle doucement. Les numéros d’étages s’incrémentent lentement sur la petite vidéo de l’ascenseur. Le chiffre 6 s’affiche et l’ascenseur souplement s’arrête. Les portes s’ouvrent. Je sors mon vélo en reculant, toujours sur sa seule roue arrière. Je le fais pivoter et je le repose doucement bien à plat sur ses 2 roues. Maintenant je le cale avec précaution contre le mur du couloir à coté de ma porte palière. Chercher mes petites clefs dans mon gros fourbi. Mais où sont-elles ? Je farfouille avec fébrilité dans ma sacoche de guidon. Et si je les avais égarées ? Vite, évacuer cette hypothèse trop galère et chercher. Chercher encore. Voilà. Trouvées. J’ouvre ma porte d’entrée. J’entre avec mon vélo. Je referme.
Un malaise m’envahit.
Mes sentiments sont mitigés.
Mes sentiments sont mitigés.
La tristesse, d’abord.
Une histoire qui s’arrête, c’est toujours triste. Et puis j’ai encore tant de destinations à découvrir, tant de rêves à réaliser. Mais dans une histoire il y a toujours une fin. Une histoire sans fin ne serait plus une histoire.
Tous ces murs autour de moi bloquent le vent, la lumière, les odeurs. Ces murs m’enferment. Ces murs m’isolent. Je me sens mal à l’aise. Ne suis-je pas là, coincé dans une sorte de prison dont je risque d’avoir le plus grand mal à m’extraire ? Cette idée me déprime.
Et puis je repense à la pluie, au froid, à la fatigue, au mal aux fesses, aux jambes, et je me dis que je serai heureux ici, installé bien confortablement lorsque les rigueurs de l’hiver seront de retours et que la pluie tambourinera sur les vitres.
Une histoire qui s’arrête, c’est toujours triste. Et puis j’ai encore tant de destinations à découvrir, tant de rêves à réaliser. Mais dans une histoire il y a toujours une fin. Une histoire sans fin ne serait plus une histoire.
Tous ces murs autour de moi bloquent le vent, la lumière, les odeurs. Ces murs m’enferment. Ces murs m’isolent. Je me sens mal à l’aise. Ne suis-je pas là, coincé dans une sorte de prison dont je risque d’avoir le plus grand mal à m’extraire ? Cette idée me déprime.
Et puis je repense à la pluie, au froid, à la fatigue, au mal aux fesses, aux jambes, et je me dis que je serai heureux ici, installé bien confortablement lorsque les rigueurs de l’hiver seront de retours et que la pluie tambourinera sur les vitres.
Alors vient le temps de la satisfaction.
Et une esquisse de sourire se forme doucement sur mes lèvres.
C’était si bon. Si beau. Quel voyage ! Quelle chance ! Et puis j’ai réussi.
J’ai réussi à partir 43 jours en vélo sans ennui majeur malgré ma complète absence d’entrainement physique préalable : pas d’accident, pas de déchirure musculaire, pas de tendinite, pas de maladie, pas de pannes mécaniques, pas même une crevaison. Rien.
Veinard le lascar !
Oui je suis un chanceux.
Oh, bien sûr, il y a eut ce mal aux fesses féroce. Très douloureux, il me faut l’admettre. Il s’est (un peu) calmé sur la fin de mon parcours. Conséquence de ma nouvelle selle, sans doute, de la diminution du poids du cycliste, certainement, et peut-être un peu de l’habitude, si tant est que l’on puisse s’habituer à la torture.
Et puis il y a eut le mal aux jambes. Probablement lié à la conjugaison de l’absence d’entrainement et d’un début de parcours constitué de seuls cols Alpins. Un rodage certainement trop violent. D’ailleurs, la dernière partie de mon périple, presque plate, fut plus indolore, conséquence aussi de l’entrainement hors pair que constitua la première partie de ce voyage.
Et puis il y a eut le froid et la pluie curieusement très présents à cette époque de l’année. Mais n’était-ce pas une chance alors que la canicule continuait à sévir sur la Côte d’Azur ?
Et une esquisse de sourire se forme doucement sur mes lèvres.
C’était si bon. Si beau. Quel voyage ! Quelle chance ! Et puis j’ai réussi.
J’ai réussi à partir 43 jours en vélo sans ennui majeur malgré ma complète absence d’entrainement physique préalable : pas d’accident, pas de déchirure musculaire, pas de tendinite, pas de maladie, pas de pannes mécaniques, pas même une crevaison. Rien.
Veinard le lascar !
Oui je suis un chanceux.
Oh, bien sûr, il y a eut ce mal aux fesses féroce. Très douloureux, il me faut l’admettre. Il s’est (un peu) calmé sur la fin de mon parcours. Conséquence de ma nouvelle selle, sans doute, de la diminution du poids du cycliste, certainement, et peut-être un peu de l’habitude, si tant est que l’on puisse s’habituer à la torture.
Et puis il y a eut le mal aux jambes. Probablement lié à la conjugaison de l’absence d’entrainement et d’un début de parcours constitué de seuls cols Alpins. Un rodage certainement trop violent. D’ailleurs, la dernière partie de mon périple, presque plate, fut plus indolore, conséquence aussi de l’entrainement hors pair que constitua la première partie de ce voyage.
Et puis il y a eut le froid et la pluie curieusement très présents à cette époque de l’année. Mais n’était-ce pas une chance alors que la canicule continuait à sévir sur la Côte d’Azur ?
Bref, arrivé à bon port et en bon état, je suis comme le personnage
de Candide de la première partie du conte philosophique de Voltaire « Candide,
ou l'optimisme ». Je me dis : « tout va pour le mieux dans le
meilleur des mondes possibles ».
Durant cette dernière étape que je démarrais fort tard, je
fus traversé épisodiquement par quelques souvenirs de ces 43 derniers jours qui
me firent pour un temps sortir de du régime ordinaire de ma vie.
Que vous dire de cette journée dont je vous ai narré juste la
fin ?
Que, bien qu’elle fut courte, et (donc) facile, elle fut très belle. Que j’étais heureux de retrouver nos si beaux paysages de la Cote d’Azur.
Que, bien qu’elle fut courte, et (donc) facile, elle fut très belle. Que j’étais heureux de retrouver nos si beaux paysages de la Cote d’Azur.
Parti de Fréjus en direction de l’Estérel, je gravis très
facilement les 6km qui me conduisirent au col de Testanier. Que n’avais-je eut
durant mes vacances cette forme physique ! Durant l’ascension comme durant la
descente sur l’autre versant en direction de Mandelieu, je fus ébloui par la
beauté de ces paysages retrouvés. Et, qu’une nouvelle fois, je pris conscience
de la rare beauté de notre région. Arrivé en bas c’était les retrouvailles avec
notre mer méditerranée si bleue, si lisse, si attirante. Qu’elle était belle !
Maintenant il ne me restait plus qu’à la suivre et à l’admirer jusqu’à Nice. Chemin
faisant, à la nuit tombante, je pouvais contempler le soleil se couchant
langoureusement sur l’horizon marin, et puis, dès Antibes, alors que je
pédalais dans la nuit, j’étais attiré par tous ces beaux reflets argents qui
faisaient briller de mille feux la méditerranée. Et je profitais de toutes ces
merveilles, dans un calme ici inhabituel, car, du fait de mon heure de départ
très tardive, j’eus le loisir aujourd’hui de bénéficier d’une route de bord de
mer apaisée, presque déserte, totalement dénuée de ses déplaisants et usuels embouteillages.
Je vous l’avais bien dit : « tout va pour le mieux dans
le meilleur des mondes possibles ».
Bonne nuit, portez-vous tous bien.
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A Cagnes-sur Mer |
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