Distance
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94km
|
Dénivelé
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1011m
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Durée de
pédalage
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5h40
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Moyenne
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16,5Km/h
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Col
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De
la République 1161m
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Département(s)
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Loire
(42)
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Région(s)
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Auvergne-Rhône-Alpes
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En montant vers le col de la République |
Il faut que je vous dise. Depuis que j’ai quitté l’Ile-de-France,
pour reprendre la direction de PACA, tout a changé.
Je pense au retour. Je suis dans le retour. Je compte les jours pour voir si le
planning est tenable. Planning, un mot que j’exècre. Mais je déteste tout autant
les mots agenda ou échéancier. Ils
indiquent que l’on compte. Et quand on aime, on ne compte pas. Lorsque l’on
compte, c’est que l’on aime plus. Ou que l’on n’a jamais aimé. Et moi, là, je compte
les jours, les kilomètres, le temps qu’il me reste. Compter le temps qui passe
et passera. Horreur, malheur. Pour la première fois depuis le début de mes
vacances, je compte. Alors, c’est sûr, j’aime moins. J’essaye de m’imposer environ
100Km/jour. Je tiens globalement le rythme, mais avec une tendance baissière.
Les dénivelés augmentent mais je sens bien que je molli. Je n’aime pas les
retours. J’aime partir, sans compter, sans savoir exactement quelle sera ma
destination. Lorsque l’on part, l’avenir est devant nous. Lorsque l’on revient,
le passé est derrière nous. La nuance est effrayante. J’essaye néanmoins de me
décontracter, de ne pas penser trop aux dates et de profiter de chaque instant
que je vis, de chaque odeur que je respire, de chaque paysage qui s’offre à
moi.
Mais la situation reste tendue car mes fesses se rebellent.
Je leur impose 6h de selle par jour, elles désapprouvent clairement, et devant mon intransigeance obstinée, elles se révoltent à leur manière : en développant de beaux boutons biens douloureux sur les points en contact avec la selle. Je vis donc parfois quelques moments un peu déplaisants. Il faut dans ces cas là essayer de penser à autre chose, fixer son esprit sur tout ce chemin parcouru, toutes ces beautés découvertes, toutes ces bonnes sensations emmagasinées, et à la chance exceptionnelle qui m’a permis de vivre ces extraordinaires vacances.
Je leur impose 6h de selle par jour, elles désapprouvent clairement, et devant mon intransigeance obstinée, elles se révoltent à leur manière : en développant de beaux boutons biens douloureux sur les points en contact avec la selle. Je vis donc parfois quelques moments un peu déplaisants. Il faut dans ces cas là essayer de penser à autre chose, fixer son esprit sur tout ce chemin parcouru, toutes ces beautés découvertes, toutes ces bonnes sensations emmagasinées, et à la chance exceptionnelle qui m’a permis de vivre ces extraordinaires vacances.
Aujourd’hui, j’ai reproduit le schéma de ma journée d’hier.
Je me suis arrêté à l’Office de Tourisme de Saint-Etienne pour rédiger mes
notes et les poster. Et j’ai appris un truc. La Badoit, cette eau pétillante
que j’aime beaucoup est issue d’une source très proche de Saint-Etienne. Alors
l’Office de Tourisme éponyme en fait la promotion et en assure la dégustation.
J’ai donc goûté à la Badoit citron, nouveau produit Badoit avec la Badoit
menthe. Je vous le dis tout net, rien ne vaut l’originale ; la Badoit
nature a un goût très pure que le parfum citron affadit ! Hormis pour
chercher l’Office de Tourisme, refaire mes pleins en eau, et trouver mon chemin
en direction d’Annonay, je n’ai pas trop flâné dans Saint-Etienne. Cependant
ces trop courts instants ne m’en ont pas donné l’image d’une ville très
attrayante. Enfin, cette petite pause à l’Office de Tourisme m’a fait grand bien
car j’ai pu me rafraichir un peu ; car aujourd’hui il fait chaud, et mon
compteur de vélo indiquait tout le temps entre 40° et 41° en roulant. Il est
certes au soleil, mais, il est aussi exposé au vent (au moins au vent apparent
créé par le déplacement de mon vélo).
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Vers le col de la République |
Je prends la route de Valence-Annonay, ça monte direct.
L’ascension du col de la République (1161m) démarre dans Saint-Etienne. Malgré
le flot d’automobiles, j’apprécie cette montée. Je goûte particulièrement le
fait de retrouver ces paysages de montagne. La montagne est synonyme de variété
: les parcelles cultivées sont de petites tailles, les versants ne se
ressemblent pas, le climat varie vite, … Et puis, il y a la gastronomie :
les produits laitiers. Important pour moi, qui en vacances me nourrit presque
exclusivement de fromages. Et bien là figurez-vous, que sans le chercher le
moins du monde, je suis tombé sur le délice des délices. Vous vous souvenez
peut-être que, lors de ma sortie de Suisse, à Morteau (Doubs), j’avais trouvé
le produit exquis : du chocolat noir aux noisettes agrémenté d’une petite
pointe de praliné, le chocolat Suisse de marque « Ragusa ». Ah cette
douceur, ah ce parfum. Délicieux. Et bien là j’ai trouvé encore mieux. Pas du
chocolat, non,
du fromage blanc frais. Son souvenir me déclenche encore des
flots de salives incontrôlés. Excusez-moi, il faut que j’aille m’essuyer. J’étais
dans l’ascension du col de la République que je fus amené à traverser « Planfoy »
un petit bourg ingrat aligné au bord de la dite route. Il était presque 19h et
j’avais faim. Vu l’heure tardive, je risquais encore une fois de jeûner. Et
puis, sur ma gauche, de l’autre coté de la route, j’aperçois une
enseigne : le « ¼ d’heure paysan ». Elle est ouverte. Je trouve
un endroit bien solide pour supporter mon vélo, et j’entre. Je regarde, je trouve
des abricots bien mûrs et d’apparence très appétissants et des nectarines du
même calibre. Je voulais des yaourts. Pas de yaourt. Mince. La mort dans l’âme,
je me rabats sur du fromage blanc frais. Il a l’air très très frais car le lait
surnage en surface. L’apparence ne m’attire pas trop, mais il n’y a que ça. Et
c’est vendu par 4. Je prends car c’est ça ou rien. Je n’ai pas envie du rien. Je
sors du magasin avec l’idée de reprendre un peu ma route jusqu’à trouver un
petit endroit tranquille pour me repaitre de mon dîner. Car l’endroit où je me
trouve actuellement, devant le magasin, est excessivement bruyant et
nauséabond. Le passage de véhicules motorisé est très important. Et puis il y a
le carrefour à 20 mètres, avec le feu rouge. Alors, on fait claquer les mazouts :
festival de castagnettes, concertos de marteaux en ut, bruits de forgerie, ça
claque à tout va et les fumées bien noires sont de sortie. Bref, l’endroit est
tout sauf enchanteur. Donc je vais aller plus loin. Oui mais en sortant, hop,
je ne devais pas tenir mon pack de 4 fromageblanc frais sur un plan parfaitement horizontal car le lait qui était en surface se répand sur mes vêtements. Le premier contact avec ce fromage blanc frais commence très mal. Je ne vais pas pouvoir emmener ce laitage en promenade, il faut que je lui règle son compte sans plus tarder. Action. J’ouvre l’opercule transparent qui recouvre le premier fromage frais, j’approche doucement mes lèvres du pot, le contact se fait, tout va bien. Alors je soulève le pack pour aspirer le lait en surface. Houlà là que c’est bon. Très bonne surprise. Je recommence l’opération. C’est bon, si bon... D’une douceur exquise. Je suis là sur le bord de cette route passagère, et tout d’un coup, par la magie de ce laitage sublimissime, plus de bruit, plus de fumées, plus rien, juste ce délice. Je suis sur un nuage très moelleux. Je suis comme un chat devant un bol de lait. Je lape, je lape à n’en plus finir. C’est si bon. Je recommence cette opération pour chacun des 3 autres fromages frais. Opercule ouvert, je penche de plus belle mon pack de 4. Et je lape ce lait si onctueux. Je m’approche vraiment très près de la félicité. Mince, j’ai beau pencher mon pack de 4, le lait me coule de partout sur le visage mais n’entre plus dans ma bouche. Je dégouline le laitage de partout. Mais je dois arrêter car mes fromages frais désormais sans couvercle menacent de sortir faire un tout en toute liberté. Alors je sors ma cuillère et je m’attaque au premier fromage frais. Comment est-il possible de fabriquer quelque chose d’aussi bon ? Un à un je me délecte de ces 4 fromage blanc frais. Et puis, vide, il n’y en a plus. Mais le truc est terriblement addictif. J’en veux encore, et en pack de 25 maintenant ! Allez hop, Je file en racheter une palette complète. Fermé, rideau baissé. La rage. Comment peut-on vendre des produits aussi bons et se sauver en laissant les clients en manque. C’est cruel, non ? Je regarde mon compteur de vélo, il est 19h05. Je suis bon pour être frustré pendant au moins 24h. Je remonte sur mon vélo et reprend mon ascension, tout en répétant sans cesse, « Mais que c’étais bon ». Je radote un peu c’est vrai, mais ce fromages blanc frais est le genre de produit à vous faire planer pour ensuite vous faire dérailler lorsque vous n’en n’avez plus à consommer. Donc je déraille.
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J'arrive |
En déraillant j’arrive au sommet du col de la République.
Mais dis donc ça caille ici. Il faut dire qu’il commence à faire un peu sombre.
J’enfile ma veste et je me jette dans la descente. Allez appuie sur ces pédales
il faut faire très vite maintenant. J’appuie. A fond. Je descends vraiment
mieux que je ne monte. Problème de poids, surement.
Dès le col franchit, j’entre en Provence, c’est très net.
Végétation, architecture, odeurs, tout change.
J’arrive comme un missile dans Bourg-Argental, les portes du
soleil ou les portes de la Méditerranée suivant les versions. Il fait nuit
noire. J’installe ma tente dans le noir sans problème. Une douche plus tard, je
m’endors.
Bonne nuit
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