Distance
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100km
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Dénivelé
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800m
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Durée de
pédalage
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6h04
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Moyenne
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16,5Km/h
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Département(s)
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Doubs
(25), Haute-Saône (70), Jura (39), Côte-d’Or (21)
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Région(s)
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Bourgogne-Franche-Comté
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Pesmes sous de menaçants nuages |
Ah, si la Côte d’Azur
agonise sous la canicule, moi j’aurai eut froid durant ces vacances d’été
cyclistes. 14° pour un Niçois c’est un peu comme des vacances dans un Goulag en
Sibérie. Je caille. Mais il ne pleut
pas, donc tout va (encore) bien. Je roule au milieu des champs. Peinard. Si on
aime rouler à 7km/h et mettre 14h pour faire 100km. Voyons le bon côté des
choses : c’est beau, ça sent bon, je suis ABSOLUMENT seul, au calme, je n’entends
pas le moindre bruit de voiture, je ne sens aucune fumée nauséabonde. Peinard.
Au milieu des champs. Sur de vagues chemins qui n’ont pas dû être utilisés
depuis 1927. J’aurai dû installer une débrousailleuse à l’avant de mon vélo. Ça
aurait grandement facilité ma progression.
A 5h30 ce matin, au
petit jour, j’étais décidé à en finir définitivement avec mon fourbe SmartMachin
Sud Coréen. J’étais là, debout, au milieu du pont de la République à Besançon
encore désert à cette heure matinale. Solennel, bien droit, je tenais ce
perfide appareil à bout de bras, bien au dessus du Doubs que je soupçonnais
profond à cet endroit là. Puis, encore une fois, je fus faible. Et il fut rusé.
Je me laissais apitoyer. Il me suppliait et je finis par capituler. Trop
sentimental pour commander un peloton d’exécution. Il va falloir que je délègue
cette opération. Il promettait, arguait qu’il ne pouvait savoir que le tunnel d’hier
était boueux, que normalement ce chemin était un fantastique raccourci, que je
verrai si je lui laissais la vie sauve, qu’il me ferait voyager par de chemins
extraordinaires, qu’il me ferait chanter ma vie en couleur… Qu’il fallait que
je lui laisse une autre chance. Pour mon bien.
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J'adore les châteaux d'eau |
Dis, c’est encore loin Dijon ? Tais-toi et pédale. Je
pédale.
Mais j’ai un satané vent de face depuis que j’ai réussi à m’extraire de mes chemins paradisiaques mis non roulant. Du fait, je pédale, mais pour la vitesse, il faudra repasser. Demain peut-être ? Toujours est-il que ma moitié d’étape hors piste m’a épuisée. Et ce vent est glacial. Je l’ai de face. Il me congèle, me fige sur place. Si à continue, je vais reculer. Car j’ai un coefficient de pénétration dans l’air qui ressemble à celui du 38 tonnes avec mes 5 larges sacoches. Alors le vent s’en donne à cœur joie pour me pousser dans le sens inverse de mon chemin. Et puis je suis un peu froissé de partout. Les douleurs se font plus présentes. Et je crains de me recevoir la colère du ciel sous forme liquide, car dans ma direction, au loin, je vois des tubes noirs et verticaux reliant le ciel à la terre. La bile du ciel. Il doit y avoir comme cela 6-7 tubes (de pluie) très bien dessinés, très distinct. Surtout, passer entre les tubes.
Mais j’ai un satané vent de face depuis que j’ai réussi à m’extraire de mes chemins paradisiaques mis non roulant. Du fait, je pédale, mais pour la vitesse, il faudra repasser. Demain peut-être ? Toujours est-il que ma moitié d’étape hors piste m’a épuisée. Et ce vent est glacial. Je l’ai de face. Il me congèle, me fige sur place. Si à continue, je vais reculer. Car j’ai un coefficient de pénétration dans l’air qui ressemble à celui du 38 tonnes avec mes 5 larges sacoches. Alors le vent s’en donne à cœur joie pour me pousser dans le sens inverse de mon chemin. Et puis je suis un peu froissé de partout. Les douleurs se font plus présentes. Et je crains de me recevoir la colère du ciel sous forme liquide, car dans ma direction, au loin, je vois des tubes noirs et verticaux reliant le ciel à la terre. La bile du ciel. Il doit y avoir comme cela 6-7 tubes (de pluie) très bien dessinés, très distinct. Surtout, passer entre les tubes.
Dis, c’est encore loin Dijon ? Tais-toi et pédale. Je
pédale.
Et puis j’atteins Dijon. Périphérie à l’abandon, propre mais vétuste composé
d’ensembles HLM en décrépitude. Ils sont bas, moins de 8 étages et doivent
dater des années 60-70. Et puis un centre ville resplendissant. Toute notre
histoire magnifiée (et fantasmée) est concentrée ici : le haut moyen-âge.
Dans un état de conservation parfais, propre, rutilant. Je flâne dans les rues
piétonnes et je me régale de ce spectacle. Puis, redescendant sur terre,
revenant en l’an 2017, je me demande pourquoi notre société change si
doucement. Pourquoi acceptons-nous qu’il y ait encore des cerfs et des nobles,
pourquoi permettons-nous (favorisons ?)
que certains vivent dans l’extrême pauvreté alors que d’autres s’accaparent les
richesses créées par tous ? Peut-on faire communauté avec de tels
écarts ? Ne favorise t’on pas plutôt le communautarisme, la guerre entre
les communautés ? Ce type de modèle social ne nous condamne t’il pas à
vivre dans des sociétés de plus en plus violentes ? Est-ce humainement
acceptable ? N’est ce pas incompatible avec le sens de l’histoire, avec l’émancipation
de l’humain ? Est-ce compatible avec la devise ornant le fronton de nos
mairies Françaises : « Liberté, Egalité, Fraternité » ?
Cette Liberté dont nous nous gargarisons n’est-elle pas réservée qu’à une
petite Caste possédante et dominante ? La liberté d’accumuler toujours
plus, la liberté de s’enrichir sans cesse davantage au dépend de la masse de la
population ? Avec l’accélération propre à la société numérique, nous
passons de la vitesse de la matière (temps pour déplacer un bloc de roche de
1000 tonnes) à la vitesse de la lumière (numérique). Le travail (humain) est
remplacé de plus en plus rapidement par des systèmes automatisés (capital),
permettant aux détenteurs des ces nouveaux moyens de production de s’enrichir
toujours plus vite, en privant par là-même la capacité de subsistance du reste
de la population. Ne faudrait-il pas s’interroger sur « La valeur
travail » dont nous aimons tant nous gargariser ? Ce travail (humain)
qui se réduit sans cesse. Bien sûr, les possédants répondent en un mot (magique)
: propriété. Le droit de propriété. Mais lorsque l’on regarde l’histoire on ne
peut être que suspicieux par rapport à ce « droit ». Aux USA, comment
la propriété a-t-elle été acquise ? En spoliant, et en exterminant (ce qui
est bien plus efficace) les natifs (indiens d’Amérique) qui avaient une gestion
communautaires des biens et des ressources. Sur le vieux continent, comment la
noblesse a-t-elle acquis ses titres de propriété, ses richesses ? Par la
force, en tuant et en pillant. L’origine de la propriété n’est que feu, sang,
extermination et injustice. Et c’est ce que l’on a gravé dans le marbre…
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Dijon, place de la République |
Dis, il est encore loin ce camping ? Tais-toi et pédale.
Je pédale.
Je pédale.
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