mardi 22 août 2017

Etape 28 Bert - Saint-Germain-Laval ; mardi 22 août 2017


Distance
92km
Dénivelé
889m
Durée de pédalage
5h37
Moyenne
16,3Km/h
Département(s)
Allier (03), Loire (42)
Région(s)
Auvergne-Rhône-Alpes

Devant l'Office du Tourisme de Roanne

Vous voulez acquérir une belle moto ancienne : contactez Eric Devillaine - EMR Eric Moto Restauration au 06.45.10.44.98 à La Pacaudière (42310)






Début de journée magnifique mais difficile. Relier Roanne fut une épreuve. Les petites routes étaient du genre collantes. Il faut que je vous explique. En vélo, le grain de l’enrobé posé sur la route est très important pour le rendement. En voiture ou en moto on apprécie un grain fin du fait de son silence de roulement. Mais, on roule rarement plein pot pour pouvoir constater une différence de rendement entre 2 enrobés différents. En vélo, et surtout lorsque ça monte, on est toujours plein pot, ou presque. Alors on se rend bien compte de l’handicap que représente un enrobé bien granuleux, bien collant. On ressent comme un frein à l’avancement ; c’est comme si on roulait avec les plaquettes de frein toujours en léger contact avec le disque, ou comme si on mettait un degré (pourcentage élévation) de plus à la route, ou encore, comme si le vent soufflait de face. Pour le fait, aujourd’hui il soufflait de face le vent. Alors avec en plus un enrobé collant et quelques petites côtes difficiles, j’étais KO.
Durant ma première heure, j’ai réalisé la faible moyenne de 10km/h. En fait, je me suis traîné jusqu’à Roanne. J’ai néanmoins apprécié la qualité de paysages ainsi que le calme et la fraîcheur agréable qui y régnait malgré un soleil très présent. Durant toute la journée, le ciel fut e effet d’un bleu azur intense sans le moindre nuage ; excepté dans la soirée pour la beauté du couché de soleil. Agréable. Comme hier, j’ai oscillé entre 400 et 500 mètres d’altitude au sein d’un paysage vallonné ou paissaient bovins, ovins et équidés. Ici, le bocage règne en maître : champs ou pâturages de petites ou moyennes tailles sont entourées d’arbres, ou séparés par quelques forêts. Les rapaces sont très présents. Ils sont assez gros.
De loin on pourrait croire à quelques gros poulets trônant au milieu des prés, bien plantés sur leurs pattes.

















Vraiment agréable cette journée. J’ai flâné. Je n’ai pas compté. 

Tiens par exemple, avant d’arriver à Roanne : je me suis stoppé net tel un chien d’arrêt, une patte avant en l’air, la truffe humide dirigée vers l'horizon. Je reniflais le gibier. Il faut dire que j’avais les crocs, n’ayant rien avalé depuis exactement 24 heures. J’étais obnubilé par ma en quête de nourriture, mon estomac faisant mille sortes de bruit pour crier son désespoir, pour alerter l'entourage sur les risques qu'ils percevait. Mon corps était en alerte rouge. Une seule chose était à l'ordre du jour : trouver quelques victuailles pour se rassasier. Et je rêvais de pouvoir trouver par ici de quoi me rassasier. Je cherchais donc partout. J’étais en train de gravir une côte, donc je n’avançais pas. Je pouvais donc scruter à loisir les alentours dans l’espoir de dénicher quelque
boulangerie ou charcuterie, voir quelque épicerie. Et là, sur quoi je tombe ? Et bien je te le donne en mille mon p’tit Emile : sur une Yamaha 500XT de toute beauté. Réservoir noir et blanc millésimé 1981, jantes anodisées or, j’adore. Elle est là, sur le trottoir à me faire de l’œil. Holà, la bête, on s'arrête. et de suite. Nul besoin d’attraper les freins au vu de mon allure de limace. Je cesse de pédaler et je m’arrête instantanément auprès de la belle quarantenaire. Le coup de foudre. La 500XT de mes rêves. Je me rappelle encore cet essai dans un « Moto Journal » de cette année 1981. Cette moto est pour moi la perfection esthétique, un concentré de simplicité. Je m'immobilise donc, des petits cœurs pleins les yeux. Je pose mon vélo contre un mur, et j’admire la belle longtemps et sans retenue, je le confesse aujourd'hui. Et puis, après l'avoir intégralement disséquée sous tous les angles possibles, après m'en être rassasié, mon regard glisse sur la gauche. Et là j’observe alors une belle rouge garée juste à coté :  une Honda 125 XL 1975. Je reste un nouvelle fois planté quelques minutes, dans la même position que précédemment et puis, de nouveau, je tourne autour de la belle afin de ne rien rater de ce spectacle qui s'offre à moi. Après une longue période d'observation passée à tourner et retourner autour de la belle, à force de 360 degrés, je me retrouve dans ma position initiale face au phare de ces 2 statues au corps et aux traits si parfaits. Et là, encore une fois, mon regard glisse vers la gauche. Oh pétard, une grise cette fois ! Et tout aussi belle que les 2 premières. Une Honda 250 MotorSport 1973, un modèle très rare dans nos contrées. Je ne vous raconte pas mon manège, car cela commence à friser sérieusement le toc. Et me voila encore à tourner, me mettre à genoux, sur le dos pour observer par en-dessous, je sais ce n'est pas convenable mais vous savez ce que c'est : lorsque l’excitation gagne, les convenances se cachent...
Pour le coup, ma faim est oubliée. Totalement. Et je suis comme un fakir lors de son trentième jour de jeune, totalement détaché des désirs alimentaires. Le temps s'est arrêté.
Je bavoche grave. Juste avant de succomber à la déshydratation, j’entre dans la caverne dAli Baba. Oh ma doué ! C’est le paradis de la 500XT ici. Il y en a quelques unes magnifiques en cours de restauration, avec de la belle pièce de partout. Du carbu Mikuni à pompe de reprise par ci, de la jante Excel par là, du collecteur d’échappement inox gros calibre par ici, du réservoir grande capacité style course de désert aux couleurs jaune et noir Kenny Robert’s Replica. Et tout cela dans une propreté pharmaceutique.

Alors j'entame ure discussion captivante avec le propriétaire des lieux qui s'avère être aussi le restaurateur de ces merveilleuses machines de légendes. Combien de temps je reste ? Je ne sais pas. Plus d’une heure, pour sûr ! Quand on aime, on ne compte pas. Avec le proprio, nous passons un moment agréable à nous remémorer nos adolescences respectives aux milieux de ses belles XT. En plus d'être un perfectionniste, le gars est un passionné doublé d’un fin technicien (passé professionnel chez Yamaha). Alors si vous voulez un 500XT plus beau, plus fiable, plus performant que ceux de l’époque contactez Eric Devillaine (EMR Eric Moto Restauration 06.45.10.44.98) à La Pacaudière (42310).

Ces machines me porteront chance car ensuite, je trouverai de quoi assurer mon déjeuner.

Et me voilà reparti pour Roanne. Tu crois que je vais y arriver dans cette ville ? C’est à désespérer tellement je suis lent aujourd’hui. Et en plus d’être lent, je m’arrête constamment. Enfin Roanne n’est pas au bout du monde, donc je fini par l’atteindre.
Et là, bonne nouvelle. Après une approche d’une dizaine de kilomètres hideux, comme c’est malheureusement le cas pour la plupart de nos villes remplis de zones commerciales ou l’on peut trouver absolument tout ce dont nous n’avons nul besoin, j’atteins le centre de Roanne qui est charmant. Je trouve l’Office de tourisme pour pouvoir bénéficier d’un accès Wifi et d’une prise électrique pour mon PC portable. Car je suis terriblement en retard dans mes nouvelles de voyage.

Depuis mon départ d’Ile de France, je pédale beaucoup, donc je suis fatigué, voir épuisé le soir. Et le temps d’installer mon campement et de me doucher, il fait nuit et je m’endors sans avoir la force de décrire les faits marquant de ma journée. De plus je ne trouve pas toujours de Wifi me permettant de poster mes résumés. Alors, là, à Roanne, dans l’Office de Tourisme, j’ai espoir de résorber, un peu, mon retard. Et puis, je suis cuit alors me reposer un peu me fera du bien.
Je suis accueilli de la meilleure façon qui soit à l’Office de Tourisme de Roanne, qui soit dit en passant est magnifique tant extérieurement qu’intérieurement. L’endroit dispose d’un patio, d’une courre intérieure, et d’une mezzanine. On me
Place de l'Office du Tourisme de Roanne
propose de rentrer mon vélo dans le patio afin d’éviter tout risque de vol. Tout baigne dans ce cadre idyllique. Le personnel est aussi charmant que service. Et je m’installe là jusqu’à la fermeture.
Il est 18h30 lorsque je me remets en route. Mais J’ai faim. Et soif. Pénible le gars. Bref sitôt parti, et sitôt arrêté le long du canal à déguster yaourts et fruits, mon repas du soir.
Je traîne, je traîne, je profite de la quiétude de Roanne. Mais je dois faire fissa maintenant car, mon camping se trouve à 35km de là direction Sud-Est en direction de Saint-Etienne.
Il est déjà trop tard lorsque je me mets réellement en route. Du coup, ça me dope. Je suis un peu comme cela, je fonctionne bien avec une lame bien acérée qui m’appuie sur la glotte. Alors là j’envoie. Je suis en forme car je sens bien que cette histoire va se terminer de nuit. Je suis même en grande forme. La forme du désespoir peut être. J’avale les côtes comme qui rigole (enfin presque, car des fois je rie jaune), et j’appuie très fort dans les descentes. Effectivement la nuit tombe. Et là encore une bonne nouvelle. Mon vélo éclaire du feu de dieu avec son moyeu dynamo alimentant son phare à diode. Je suis heureux de voir les panneaux de signalisation routière réfléchir la lumière de mon phare. Je monte sur une ligne de crête à 600 mètres d’altitude et j’y reste un moment afin que de redescendre. La haut, je profit des toutes dernières lumières du jour. Je pédale bien. Bien en ligne. Les jambes bien serrées le long du cadre, le vélo balançant dans un droite gauche cadencé et rassurant. Une vraie locomotive.
J’arrive à la nuit. Il est 21h15. Mon phare éclaire vraiment bien. J’en suis heureux, et je ne regrette plus les heures passées sur cette installation avant mon départ.

Ce coup ci, je suis vraiment naze.


Allez, bonne nuit.

Etape 34 Fréjus - Nice ; mardi 29 août 2017

Distance 71km Dénivelé 513m Durée de pédalage 3h38 Moyenne 19,4Km/h Col(s) ...